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notre nature
Arve & Salève s’étend sur 99,3 km² au Nord du massif du Salève et au sud des rives de l’Arve. Bien que soumis aux dynamiques insufflées par la proximité de Genève, Arve et Salève a su conserver le caractère agricole et naturel de ces espaces. Aujourd’hui, le paysage du territoire reste encore largement marqué par l’activité agricole (qui occupe plus de 57 % de l’espace d’Arve et Salève), et la présence d’espaces naturels remarquables (31% du territoire intercommunal).
Le territoire offre donc un cadre de vie privilégié pour ses habitants, avec des paysages variés (plaine agricole, coteaux du Salève, berges de l’Arve) et riches d’une biodiversité d’exception qu’il convient de préserver.
Les espèces protégées
Retrouvez les espèces emblématiques sur le territoire d’Arve et Salève et pourquoi les protéger.
Sonneurs à ventre jaune
Le Sonneur à ventre jaune est un tout petit crapaud passant facilement inaperçu de par sa taille (4 à 5 cm de long pour un adulte) et sa teinte dorsale de couleur terreuse. En le regardant de plus près, vous percevrez ses pupilles en forme de cœur et son ventre orné de noir-bleuté et de jaune vif.
Malgré une protection nationale stricte et une inscription dans la Directive européenne habitats faune flore, l’espèce reste menacée. La cause ? La disparition de ses habitats originels (vallées alluviales, marais, zones d’éboulis…), la dégradation de ses milieux de substitution (drainage des fossés, passage des engins motorisés dans les flaques de reproduction, rebouchage des ornières…) et la fragmentation et isolement des populations.
Où le trouver ? Le petit amphibien fréquente notamment les boisements, les prairies humides et les carrières ou il recherche, entre fin avril et début aout, des petits points d’eau stagnante pour se reproduire (gouilles et fossés, ornières forestières et agricoles, abreuvoirs agricoles…).
Source : France Nature Environnement Haute-Savoie
Chauves-souris
Il existe près de 1 400 espèces de chauves-souris à travers le monde. Sur le Salève 23 espèces ont été identifiées, dont 7 espèces reconnues d’intérêt communautaire (Grand rhinolophe, Petit rhinolophe, Rhinolophe euryale, Murin à oreilles échancrées, Murin de Bechstein, Grand Murin et Barbastelle d’Europe)
En Europe, toutes les chauves-souris sont insectivores. En une nuit, une chauve-souris peut consommer près de la moitié de son poids en insectes variés tels que les moustiques, mais aussi des papillons de nuit dont beaucoup d’espèces se développent aux dépens des cultures, des arbres fruitiers… Les chauves-souris se comportent donc comme d’excellents insecticides naturels.
Mais malgré une protection nationale stricte et une inscription dans la Directive européenne habitats faune flore, et dans la Liste Rouge Rhône Alpes, certaines espèces restent menacées. La cause ? La destruction de leurs milieux de vie : terrains de chasse (haies, vergers traditionnels, prairies, rivières bordées d’arbres) et gîtes d’hibernation et de reproduction (vieux arbres, combles, grottes).
Source : SFEPM
Chevêche d'Athéna
Petite chouette vivant dans nos campagnes, la Chevêche d‘Athéna affectionne tout particulièrement les espaces ruraux traditionnels de basse altitude (inférieurs à 700 m). Aimant l’obscurité, elle a besoin pour se maintenir d’arbres creux ou de vieilles bâtisses pour installer son nid, ainsi que de près régulièrement pâturés pour chasser. Dépendante donc d’un milieu rural à agriculture extensive, cette chouette a vu, depuis les années 1970, ses populations fortement régresser aussi bien à l’échelle européenne qu’à l’échelle nationale ou départementale. Les causes ? Dans notre département, l’urbanisation galopante des espaces ruraux en est la première. L’intensification des pratiques agricoles est également montrée du doigt, l’utilisation massive de produits phytosanitaires ayant un impact non négligeable sur la microfaune, garde-manger de la Chevêche.
Source : LPO Haute-Savoie
Maculinéa
Le Maculinéa, également connu sous le nom de Phengaris, est un papillon rare et emblématique de la biodiversité des prairies. Cette espèce, protégée en Europe, se distingue par son cycle biologique complexe, faisant intervenir une plante et une fourmi hôtes. Les Maculinéas sont des indicateurs précieux de la santé des écosystèmes, et leur préservation repose sur la conservation de leurs habitats spécifiques, souvent menacés par les pratiques agricoles intensives ou l’abandon des milieux ouverts.
Source : ASTERS
Les différents espaces naturels sur le territoire
Arve et Salève abrite une diversité d’habitats tels que les zones humides, les prairies, les plaines agricoles ou alluviales, le massif du Salève ou encore les forêts. Certains de ces espaces font l’objet de plans de préservation.
Les zones humides
Les zones humides, désignant tous les espaces de transition entre les milieux terrestres et aquatiques (marais, étangs, lacs, prairies humides, …) sont des écosystèmes très importants pour la régulation des eaux de pluie. Véritables réservoirs de biodiversité, elles abritent généralement une faune et une flore précieuse composée de milliers d’espèces animales et végétales.
Une des zones humides emblématiques du territoire est le Marais du Pont Neuf.
Le Marais du Pont neuf, situé sur la commune de Reignier-Ésery, couvre un périmètre d’un peu plus de 15 hectares. C’est un des derniers bas-marais naturels de la vallée alluviale, situé sur un méandre de l’Arve. Le site est classé en Arrêté de Protection de Biotope depuis 1991, puis site Natura 2000 de la vallée de l’Arve. Il apparaît également comme un réservoir de biodiversité au Schéma Régional de Cohérence Écologique.
Source : Reignier-Esery
Un espace naturel labellisé : la Plaine des Rocailles
La Plaine des Rocailles s’étend sur les communes de Pers-Jussy, Reignier-Ésery et Scientrier, représentant une surface de près de 220ha. Elle est classée Zone d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I et reportée comme réservoir de biodiversité régional au Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE). Depuis 2019, la Plaine des Rocailles est labellisée “Espace Naturel Sensible” du fait de la richesse et la variété de ses milieux naturels abritant de nombreuses espèces protégées. Un “Espace Naturel Sensible” est une zone où les valeurs naturelles sont menacées par le développement urbain et méritent d’être préservées et valorisées de par leur caractère patrimonial, leur rareté ou leur rôle en tant que corridors biologiques.
La Plaine est connue pour son originalité géomorphologique avec les nombreux blocs erratiques que l’on retrouve sur le site. Elle est le témoin privilégié de la présence du glacier de l’Arve qui a déposé ici une “armée” de blocs erratiques aux dimensions parfois surhumaines. Le site compte un total de 8 pierres. Il résulte de ce processus un paysage très accidenté et particulièrement pittoresque, parsemé d’une multitude de blocs de toutes tailles. L’ensemble se révèle également favorable au maintien d’un patrimoine naturel original, alternant secteurs secs et zones humides, boisements et pâturages. On observe ainsi des types d’habitats remarquables, ainsi qu’une flore diversifiée tant dans les boisements rocailleux (cyclamens d’Europe, nombreuses fougères…) que dans les secteurs humides. La Plaine offre une variété de milieux favorables à la vie d’une biodiversité riche et diversifiée qui constitue un intérêt écologique fort. La diversité d’habitats amène la présence d’espèces patrimoniales sur la Plaine comme le Sonneur à ventre jeune, la Chevêche d’Athéna, le Maculinéa ou encore des chauves-souris.
L’un des objectifs d’un “Espace Naturel Sensible”, et ce à quoi Arve et Salève souhaite contribuer, est la mise en valeur de ce site remarquable en conciliant activités humaines et préservation du patrimoine naturel. C’est pourquoi, dans le cadre de la labellisation de la Plaine sont engagées des actions en faveur de cette cohabitation :
- Action préservation des habitats et espèces protégées (restauration zones humides, suivi inventaire des populations)
- Sensibilisation à la protection des espèces et des milieux
- Valorisation du site
Source : Reignier-Esery et plan de valorisation ENS (2019-2024)
Plateau des Bornes
Situé entre Annecy et Genève, le Plateau des Bornes est marqué par une identité rurale forte, avec un paysage modelé par l’agriculture extensive. Ce territoire abrite un réseau de zones humides particulièrement remarquable. Riches en biodiversité, ces zones humides jouent un rôle dans la préservation de la ressource en eau et notamment dans l’écoulement des eaux sur les bassins versants de l’Arve, des Usses et de la Filière.
Le Salève
Le Salève est un massif isolé entre le Jura et les Préalpes du Nord, séparé par la plaine genevoise et le plateau des Bornes. Sa diversité naturelle provient de facteurs géologiques, climatiques et de son relief varié, mais aussi de l’influence des activités humaines depuis des millénaires, comme l’agriculture, l’exploitation forestière et la viticulture, qui ont façonné son paysage.
Le massif offre une grande diversité de milieux : falaises, bois, prairies, tourbières et zones calcaires. Il abrite 14 habitats naturels protégés, ainsi que 11 espèces menacées comme le Sonneur à ventre jaune. A ce titre, le Salève est inscrit depuis 2016 dans le réseau de sites Natura 2000, visant à la préservation de la diversité biologique et du patrimoine naturel du massif.
Le Salève est aussi un site important pour les insectes et les oiseaux, avec 84 espèces d’oiseaux nicheurs. Il est aussi fréquenté par six espèces de chauves-souris protégées. Les forêts de hêtres abritent des espèces rares renforçant la richesse écologique du site.
Source : INPN
L'Arve
La vallée de l’Arve est riche en biodiversité, grâce notamment à la rivière et à son caractère torrentiel, qui façonne des habitats spécifiques comme des forêts alluviales, des bancs de sable et des étangs. Cependant, l’Arve et ses berges ont été modifiées au fil du temps pour des raisons humaines (protection contre les inondations, extraction de granulats, etc.), ce qui a réduit certains habitats naturels. Malgré cela, la nature a repris ses droits dans plusieurs zones, créant des espaces importants pour des espèces rares comme le Blongios nain, un petit héron migrateur.
Le site abrite plusieurs types d’habitats :
- Forêts alluviales : Ces forêts, qui dépendent des inondations, sont essentielles pour la biodiversité et servent de refuges à des espèces comme le Milan noir et le Castor, qui y vit à nouveau après avoir disparu de la région.
- Habitats pionniers : Ces plantes et végétaux, comme la petite Massette, poussent sur les berges de la rivière après les crues.
- Milieux ouverts : Ces zones, créées par l’homme, sont surtout liées à l’agriculture et présentent une grande diversité, comme les coteaux secs d’Arthaz.
- Ballastières : Des étangs créés par l’extraction de matériaux, qui sont désormais des habitats importants pour des oiseaux comme les hérons.
La vallée de l’Arve joue aussi un rôle clé pour plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs et de rapaces, comme le Butor étoilé, le Héron pourpré, et le Milan royal. Ces zones sont des étapes cruciales pendant leurs migrations ou leur hivernage.
Depuis 2016, la plaine alluviale de l’Arve est inscrite dans le réseau de sites Natura 2000, dans le but d’assurer la préservation de la diversité biologique et du patrimoine naturel de l’Arve.
Source : INPN
Les plantes invasives
Qu'est-ce qu'une espèce invasive ?
Une espèce exotique envahissante (EEE), aussi appelée « espèce invasive » peut être un animal, un végétal ou encore un champignon ou une bactérie. Elle possède la capacité de se développer en surnombre, au détriment des espèces locales.
Les espèces invasives ont peu à peu colonisé nos milieux naturels et déstabilisé nos écosystèmes très facilement car elles n’ont pas de prédateurs naturels ici. Fort heureusement, toutes les espèces exotiques ne sont pas envahissantes !
Qu'en est-il en France ?
En 2019, 36 espèces végétales invasives en France ont été recensées. Elles sont considérées comme l’une des principales causes de disparition de la biodiversité au niveau mondial.
Ce sont de vraies tueuses de la flore indigène :
Elles étouffent les autres plantes autour d’elles en créant un couvert végétal très dense, ne laissant pas d’accès à la lumière. Certaines sécrètent des substances toxiques empêchant les autres plantes de pousser. Ces espèces entraînent des problèmes socio-économiques tels que la perte de rendements agricoles, la difficulté à pratiquer des activités comme la pêche et le coût élevé des interventions de gestion. Enfin, d’autres causent des problèmes sanitaires comme l’Ambroisie (allergies) ou la Berce du Caucase (brûlures).
Liste des plantes invasives de notre territoire que vous pourrez découvrir avec cette exposition
- Ambroisie à feuilles d’armoise
- La Berce du Caucase
- La Renouée du Japon
- La Balsamine de l’Himalaya (ou Impatience de l’Himalaya)
- Les Solidages
- L’Arbre à papillons ou Buddléia
- Le Robinier Faux-Acacia
- Le Laurier Cerise
- L’Ailante Glanduleux
La conduite à tenir pour se débarrasser des plantes invasives
Ne jetez pas ces déchets dans la nature, les plantes invasives ne sont pas des déchets verts comme les autres. Si vous êtes un professionnel du compostage, vous pouvez le réaliser vous-même selon les préconisations identifiées pour chaque plante ci-dessus. Sinon, contactez Arve & Salève (04 50 43 46 14) pour connaître la démarche à suivre.